Projection et commentaires du film : « CARGO-200 » (ou GRUZ-200 en russe) de Balabanov, 2007. Par Gilles Favarel, docteur en sciences politiques.
Dans le cadre du cycle "La Ville et la Guerre" du Doctorat Sauvage en Architecture.
Cargo 200 ?
En 2007, Alexei Balabanov revenait avec Cargo 200 sur la période qui sépare la fin de l’ère communiste proprement dite (mort de Tchernenko) de l’avènement de la Russie capitaliste d’aujourd’hui. En 1984, juste avant l’arrivée au pouvoir de Gorbatchev, Balabanov dépeint la fin d’un régime. C'est tout le ciment social qui part en morceaux avec ses valeurs, et ses repères. Plus de morale, plus d’autorité, plus de contraintes sociales,
les instincts les plus primaires refont surface. Cargo 200 est un hallucinant voyage collectif au bout de la nuit qui n’épargne rien à son spectateur. Une œuvre insoutenable, écœurante et fascinante par son jusqu’au-boutisme et son absence de concessions qui a séduit le jury du prix de l’Age d’or. Cette compétition distingue, fidèle en cela à son manifeste, un film qui s’écarte résolument de tout conformisme cinématographique.
Intention de Gilles Favarel :
« Spontanément, une idée me vient. Je suis fan d'un film russe qui n'est jamais montré en France et qui pourtant vaut à mon avis le coup d'oeil. Ce film est "Gruz-200" (parfois appelé Cargo-200 à l'export) de Balabanov. Le sujet est plutôt la violence, mais il se passe dans une ville imaginaire, Leninsk, filmée de manière très réaliste (l'action se passe en 1984, à la veille de la perestroika) ; il y a de très beaux plans urbains permettant de se rendre compte de ce qu'est un bourg soviétique en 1984. »